samedi 1 septembre 2007

Un marteau en mille morceaux...

La diversité de vos propositions de titres (pour le "grand petit concours") montrent à quel point les regards sur une même oeuvre sont différents d'une personne à l'autre et celà me rappelle un film sur Piero Manzoni et ses fameuses « mierda d’artista » (que certains ici ne connaissent pas mais peu importe). Le film était constitué de courts témoignages de plusieurs collectionneurs ayant acquis ces boites et peu importe à la limite ce qu’on pense de cette œuvre, ce qui m’a fasciné, c’est de voir la richesse et la diversité des regards sur une œuvre qu’on pourrait pourtant juger à priori très pauvre, voire « primaire » …
C’est le regard qui fait l’œuvre (celui de l’artiste, du spécialiste, mais aussi du spectateur) et c’est la multiplicité de ces regards au cours du temps qui lui confère telle ou telle place dans l’histoire de l’art…
Voilà donc ce que je vous propose : Ecrire ici un simple commentaire sur cette reproduction de ce travail : SANS TITRE (marteau N°1), un travail que j’ai réalisé en 2005 et qui se trouve au milieu du blog (oui, je sais , les fainéants vont être obligés de dérouler le menu des images, c’est très fatiguant, mais bon…).
Ensuite je vous donnerai à lire le texte un peu particulier (et sur lequel je pense que certains commentaires seront assez tranchés) que j’avais moi-même rédigé dessus quelques temps après avoir réalisé ce travail…
Je précise juste que le verre est réellement brisé et qu’il s’agit d’un tirage numérique « retravaillé » au format 24 x 18 cm.
Dites simplement ce que vous pensez, ce que vous voyez et n’ayez pas peur de dire des bêtises, vos pseudos vous protègent, il n’y a que moi qui vous connaît tous (et encore…)

9 commentaires:

Elegy a dit…

Lorsque j'ai découvert cette oeuvre, j'ai pensé immédiatement aux petites boîtes rouges installées dans les trains contenant un marteau derrière une vitre. Il est indiqué par la SNCF que ces marteaux servent à briser les *fenêtres* en cas de nécessité et que pour s'en emparer, il faut casser la vitre ... ( cela m'a toujours semblé quelque peu illogique ... ;-) ).

Et c'est ce qui semble se passer dans ton tableau : le marteau est derrière le verre brisé, une partie du manche semble avoir subi les dommages portés sur ce verre, mais le * haut * et le * bas * de l'outil restent intacts.
Il semblerait donc qu'il y ait là aussi un illogisme ...
Aprés avoir regardé plus longuement, un parallèle entre l'outil et l'être humain s'est dessiné, ce marteau représente peut-être une personne * attaquée * par un élément externe.
Quelques blessures sont apparentes mais le fondement, la solidité de la personne est toujours présente et qui sait ce * marteau * est peut-être en capacité finalement de réagir,de porter un coup lui aussi.

Elegy a dit…

Posté par Al, le 10/09/07 :

" J'ai lu ton interpretation de la chose ! C'est intéressant, moi j'ai saisi l'oeuvre de façon assez différente.


Pour moi ce marteau, par essence, représente le travail, le labeur à la sueur du front ! Cette vitre brisée, n'est à mon sens pas devant l'outils, mais en elle fait intégralement partie.

Cette oeuvre me fait donc penser aux secteurs de l'industrie lourde métallurgie, charbonnerie) qui se sont cassé la figure en France, brisant ainsi des milliers de vies et le moteur économique de régions entière suite à la crise de 1970.

Ce marteau fracturé serait donc le temoignage d'une prospérité industrielle révolue, lorsque notre pays produisait encore abondamment ses propres matières premieres et que ces dernières étaient façonnées par un outils et non par un robot.


Il s'agit donc en quelque sorte d'une figuration artistique de la réalité visuelle que sont les friches industrielles aux abords d'anciennes zones de production en reconversion. "

Beatrice a dit…

Les cassures dues au choc me font penser a des prismes, la vie est faite d’une multitude d’évènements, heureux ou malheureux, là il semblerait que le choc ait été rude, mais n’est ce pas pour mieux repartir ?
Rebondir vers quelque chose de nouveau ?
Les fissures causées par le choc peuvent être des guides qui emmènent vers la connaissance de soi pour permettre de faire face aux difficultés que nous sommes emmenés à rencontrer !
Finalement à partir d’un élément négatif, on peut aboutir à quelque chose de positif.
Ce qui conforte cette idée c'est
«l’auto portrait brisé » ou l'on retrouve les même cassures !

Beatrice a dit…

"Piero Manzoni et ses fameuses « mierda d’artista.....
......plusieurs collectionneurs ayant acquis ces boites"

certaines ont explosé semble t'il..

Après la « Merda d’artiste » de Manzoni
La «Cloaca » de Delvoye
L’ « Urinoir » de Duchamp
Les « lavabos » d’Arman

……qui aura le cran de monter une œuvre a partir d’une balayette de wc et du pq et de l’intituler « comète » ?

wam a dit…

Le marteau brisé peut représenter beaucoup de choses, tout dépend du ressenti, du vecu de chaque individu, et toutes les hypothèses sont valables.
Il peut tout assi bien représenter les déboires de l'industrie métallurgique, qu'un vécu personnel.
En ce qui me concerne, je pencherai plutôt sur l'idée de stopper un vecu douloureux pour évoluer vers une vie nouvelle, plus riche, briser les tabous, les conventions sociales imposées, briser les idées reçues.
Le manche du marteau semble avoir souffer du choc, comme si l'individu avait souffert dans sa chair, et est légèrement décalé, s'est il senti lui même en décalage?
Il y a des éclaboussures tout autour qui donnent l'impression que cette évolution s'est faite dans la souffrance.
Le marteau est emprisonné par la vitre brisée, il ne peut donc l'avoir brisée sans aide.
Cette aide, peut être une tierce personne ou la volonté du sujet de vouloir s'en sortir pour enfin s'épanouir,se libérer, vivre pleinement.

Maintenant j'attend le texte promis par l'auteur!!!!!!

Jean-Louis MAGNET a dit…

Tiens,... je n'étais pas allé voir depuis un bon moment déjà dans les anciens sujets du blog et là je découvre d'autres messages fort interessants eux-aussi... Il m'en faudrait encore un ou deux avant de livrer le texte, ce sera encore plus amusant, je crois... Allez, les garçons, à vos souris, courage !!!

wam a dit…

Attendre ????? °~°

bon ils sont où les "garçons" ???

scat a dit…

On dirait bien que les garçons n'aiment pas trop interpréter, je vais essayer quand même :
Je sens une grande violence dans cette oeuvre, quelque chose d'enfermé, de prisonnier, comme le marteau lui-même et comme si cette chose était impossible à libérer, donc peut-être à exprimer. Je trouve cette image oppressante malgré les couleurs.

Anonyme a dit…

Une critique dans un point de vue différent de l'oeuvre de Manzoni :

http://www.zoohumain.fr/rubrique,30-gr-de-merde-et-30-000-euros,1215260.html

Surprenant !