Voici un petit détail (4 mètres sur 3 tout de même...) de ce gros chantier qui m'a bien occupé en cette fin d'année 2007: Les décors de la pièce "Yaël Tautavel" de Stéphane Jaubertie, une pièce aux accents "Boris Vianesques" (c'est ma vision personnelle) dont le résumé serait un peu long à faire ici (vous pourrez le trouver ici, entre autres: http://www.aneth.net/sel_texte_list_fich.php?IdTexte=5040)
La pièce se déroule en grande partie dans l'atelier d'un peintre animalier avec des références à l'art pariétal, sachant que l'action est censée se dérouler dans un futur indeterminé...
J'ai donc choisi de méler le passé, sous la forme de cette citation d'un taureau de Lascaux et ce qui pour moi est le futur, c'est à dire une vision fragmentée, multiple, éclatée du réel.
J'ajoute que j'ai pris beaucoup de plaisir à "retrouver" mon ancienne façon de peindre, très gestuelle. Comme une forme d'auto-parodie finalement.
samedi 26 janvier 2008
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9 commentaires:
à propos de futur indéterminé :
"Autrefois il y avait des truites de torrent dans les montagnes. On pouvait les voir immmobiles dans le courant couleur d'ambre où les bordures blanches de leur nageaoires ondulaient doucement au fil de l'eau . Elles avaient un parfum de mousse quand on les prenait dans la main . Lisses et musclées et élastiques . Sur leur dos il y avait des dessins en pointillé qui étaient des cartes du monde en devenir . Des cartes et des labyrinthes. D'une chose qu'on ne pourrait pas refaire . Ni réparer . Dans les vals profonds qu'elles habitaient toutes les choses étaient plus anciennes que l'homme et leur murmure était de mystère ." Cormac MacCarthy , La route
Décidemment tout se rejoint... Entre la femme-poisson et cette pièce de théatre dans laquelle les animaux ont fui le voisinage destructeur de l'homme, je ne pensais pas que l'on puisse trouver un lien queconque...Eh bien il faut croire que si, dans ce jeu entre passé et futur, intimmement liés, si loins, si proches.... (Encore un clin d'oeil au cinéma, tiens...)
On retrouve la notion espace/temps, invitation au voyage dans l’imaginaire, à la magie, l’évasion.
Dans un film qui lui est consacré, David Hockney parle justement de l'idée d'espace et de temps dans son travail, à propos de ses " photo-collages", expliquant qu'il pensait au départ montrer l'idée du temps qui passe et finallement c'est cette formidable ouverture sur l'espace qui s'est imposée. A mon ( beaucoup plus humble ) niveau, je pense être dans le même type de problématique: Le fractionnement s'est imposé à moi (on suit quelque chose qu'on "sens", c'est très instinctif)il y a plus de 10 ans maintenant et je pensais au départ être dans l'idée de hasard, de répartition aléatoire, puis peu à peu, au travers de certains travaux, je me suis aperçu qu'il se passait quelque chose avec le temps, puis l'espace, ce que j'ai poursuivi en "ouvrant les fenêtres" et laissant des vides, des manques. Celà faisait un moment que j'y songeais et c'est sur "Facade inside" que j'ai commencé à le réaliser...
Quand à 'invitation au voyage, à traverser les murs, si j'arrive à donner cette sensation à quelques personnes, rien ne saurait me faire plus plaisir...
Je voudrais remercier Cécile pour la nuit blanche que j'ai passé grâce à ses conseils littéraires... J'ai en effet eu la très mauvaise idée de commencer à lire "La route" de Cormac McCarthy en allant me coucher et une fois le livre ouvert, il m'a été impossible de le refermer avant d'avoir lu la dernière phrase, citée en ces pages... Tout comme il m'a été impossible de trouver le sommeil après une lecture aussi prenante... J'ai rarement lu quelque chose d'aussi dur, d'aussi terrible écrit avec autant de poésie... Je crois que je vais acquérir une édition en anglais tant j'ai envie de savoir comment ça "sonne"...
Rayon insomnie -apocalypse :
Le film Requiem pour un massacre d'Elem Klimov qui a pour sujet l'extermination des habitants d'un village bielo-russe par les troupes nazies .
Les horreurs perpétrées , on les devine plus qu'on ne les voit réellement en ayant constamment sous les yeux le visage d'un témoin , un adolescent d'une quinzaine d'années . Comme si l'écran sur lequel était projeté le film des événements était son visage: une géographie humaine apocalyptique .
Concernant MacCarthy , La route est sans doute de tous ses romans le plus terrible mais on retrouve sa poétique barbare dans d'autres romans comme Méridien de sang .
J'en ai froid dans le dos... Mais si je répugne habituellement à me plonger dans l'horreur juste pour le plaisir d'avoir peur , lorsque derrière il y a du sens et que l'auteur est capable d'y mettre de la poésie voire de la grâce, le contraste qui s'en dégage est rarement fait pour me déplaire...
Et puis mon roman favori est tout de même "Mort à crédit", c'est moins atroce mais bien plus glauque...
Merci pour ces références "spécial nuits blanches", mais après ça, je vais me lire quelque chose de beaucoup plus léger, je pense... Tiens, Cioran par exemple... ;)
Mort à crédit et l'atrocité au quotidien ...
Notamment des relations parents-enfants :
Ferdinand à propos de son père -
" Il avait du coeur au fond . Moi aussi j'avais du coeur . La vie c'est pas une question de coeur . On est rentré rue de Babylone directement . "
Ah! ce "on est rentré rue de Babylone directement " m'a toujours sciée , manière incomparable de rendre palpables les non-dits .
Ceci dit mon préféré à moi c'est le Voyage comme disait Ferdinand ( oui , j'avoue une sacré proximité avec ce diable de Destouches - me pende qui veut ) .
Je me souviens précisément du jour où j'ai ouvert ce livre , de la couleur du ciel , et de m'être dit : "enfin trouvé à qui parler " , un peu comme après avoir longtemps erré dans une contrée dont tu ne comprendrais pas la langue - essentiellement parce que du pire on ne parle pas quand on est bien élevé alors que bon le carrabin Destouches ...
Je préfère "Mort à crédit" pour des raisons similaires...
Pour résumer ce que je pense de ton commentaire: Cécile, tu as tout compris à Céline !
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