mercredi 21 mai 2008

Quelques souvenirs de l'exposition

Voici enfin, après avoir été quelque peu absent de la toile, des photos de l'exposition: "Le jardin des sentiments". J'espère qu'elle permettront à ceux qui n'ont pu s'y rendre d'apprécier cette exposition printanière...
Je travaille actuellement sur une nouvelle installation(probablement une nouvelle version de "l'arbre invisible") et une autre exposition pour cet été dans l'ouest de la France.
Bonne visite à tous !

14 commentaires:

Cécile a dit…

Le bleu lilas d'Arseniev

Souvenir de l'exposition " Le jardin des sentiments .

Ce moment aura été source de beaucoup d'étonnements .
D'abord parce que voir des oeuvre "en vrai " change beaucoup la manière dont on les ressent , ensuite les voir en situation , aux côtés d'autres créations les éclaire d'un jour nouveau .

Ainsi le coquelicot dont chacun a pu suivre les étapes de la création exprime toute sa dimension "explosive " .

J'ai beaucoup apprécié un tableau intitulé "Tige" où se dessine délicatement un pied et l'arrondi d'une hanche .

De manière globale , les créations de Jean-Louis m'ont semblé incarner la part légère de cette exposition . Cette légéreté n'a evidemment rien à voir avec la vacuité . Simplement , rien dans ces créations ne pèse et l'humain lorsqu'il se manifeste le fait discrètement , sur la pointe des pieds et contribue beaucoup à une sorte d'équilibre avec les autres créations .

L'oeuvre qui aura cependant le plus capté mon attention ,captivé mon regard est Hanami dont le bleu auquel Jean-Louis nous avait peu habitué jusqu'ici a déjà suscité l'enthousiasme de quelques uns .
Le fond bleu de ce tableau , et quand on le regarde de très près les touches violines atteignent une rare intensité .
Il est toujours difficile de s'exprimer sur l'art et les sentiments qu'il suscite en nous .
Depuis que j'ai pu regarder de près Hanami , l'intensité de son bleu n'a cessé de m'interroger . J'étais bien en peine de trouver des mots pour dire à quel point ce bleu auréolé ça et là de nuances violines m'interpellait .
C'est finalement un écrivain russe de la fin du XIX ème siècle , Ivan Bounine qui m'a prêté les mots pour le dire en quelque sorte .
Dans son roman , La vie d'Arseniev , le personnage , Arseniev , issu d'une famille de hobereaux désargentés de Russie centrale , suit l'enseignement d'un précepteur assez piètre pédagogue mais subtil aquarelliste qui va l'initier aux couleurs . Grâce à cette découverte , l'enfant va poser sur le paysage de steppes qui s'offre à ses yeux un autre regard , désincarcerer son quotidien , tout ce qu'il a toujours vu , de sa gangue d'ennui :

" Pendant des heures je regardais virer au violet l'azur sublime du firmament qui , par les chaudes journées , transparaît à contre-jour à travers les cimes des arbres immergées dans le bleu profond du ciel ; et je fus alors saisi et pénétré à tout jamais par le sens réellement divin des couleurs du ciel et de la terre . Si je récapitule tout ce que m'a donné la vie , je vois bien que c'est là un des cadeaux les plus précieux . Ce bleu lilas à travers les branches et les feuillages , je m'en souviendrai encore en mourant ... " ( ch XII )

Peut-être que le titre japonisant du tableau invite à l'envisager sous un jour empreint de plus de sérénité , moins passionné .
Pour moi ,le bleu d'Hanami irradie de la même intensité que le bleu lilas d'Arseniev . De cette tonalité des instants à jamais révolus dont notre être profond garde l'empreinte indélébile .

wam a dit…

Félicitations, très belle exposition.
Je ne voyais pas l’installation de la « Femme en fleur » si grande.
On se rend mieux compte du travail ainsi accroché, mais comme le dit si bien Cécile, que je remercie pour son compte rendu, rien ne vaut de voir les œuvres en vrai.
Je regrette d’autant plus de ne pas avoir pu me libérer pour « monter » !

Chapeau bas, Maître, et merci pour cette visite

mister M a dit…

super bath l'expo, mais encore plus bath ton travail. à trés bientôt

Jean-Louis MAGNET a dit…

Merci à tous pour vos encouragements, notamment à Cécile pour son compte-rendu dont le seul défaut serait de me faire quelque peu rougir de confusion...
Je regrette de n'avoir pas pu venir ici plus souvent et réagir à chaud à vos interventions mais ces dernières semaines, j'ai été fort occupé et je n'ai disposé ni de connection internet, ni du temps et de la place nécessaire pour attaquer de nouveaux travaux (en dehors de l'exposition prévue en juillet). Celà est en train de s'arranger peu à peu et bientôt vous pourrez voir quelques nouvelles oeuvres sur ce blog que je n'ai pas l'intention de laisser mourir, bien au contraire. L'été sera productif et je vous promet du nouveau pour la rentrée !

mister M a dit…

ça c'est une bonne nouvelle!

;-)

Cécile a dit…

Il n'était pas dans mes intentions de te faire rivaliser de rougeur avec ton coquelicot ...
Mais j'aime assez l'idée de mettre à jour les fils ténus qui relieraient les choses , les arts ; une sorte de trame et particulièrement les oeuvres picturales et la littérature .
Une sorte d'iconographie à l'envers , mais ce n'est pas , à ma connaissance, une profession répertoriée .

Jean-Louis MAGNET a dit…

Hélas non, Cécile, car je suis moi-même atteint du même virus, comme d'aucuns auront pu le remarquer au fil de ces pages numériques et l'idée de vivre un jour de cette perversion reste une belle utopie...

Comment allez-vous, cher mister m ?

Cécile a dit…

A propos de " Partitions " et de correspondances ...
Cinématographiques , cette fois , je me demandais si tu connaissais Inarritu ( Alejandro Gonzalez ), réalisateur notamment de 21 grammes .
Sa façon de raconter est particulière parce que l'histoire est séquencée : les personnages apparaissent dans de multiples situations , toutes en interconnexion mais dans le désordre ( un désordre apparent).
J'ai quelques scrupules à te conseiller 21 grammes si tu ne l'as pas vu car il y est beaucoup question de services de réanimation , de greffes cardiaques tout cela dans une atmosphère plutôt exacerbée .
A ce jour , je n'ai pu dépasser les quelques premières minutes de Amours chiennes (les combats de chiens , chien agonisant).
Il y a aussi Babel , plus récent mais que j'ai trouvé un peu redondant , sans doute aussi parce que Sean Pen et Benicio del toro sont , à mon humble avis , un peu plus denses dans leur jeu que Brad Pitt ( qui toujours m'a semblé aussi expressif qu'un poisson rouge quoique dans ce film il m'a paru prendre un peu d'épaisseur ).
J'ai trouvé 21 grammes vraiment magnifique , et je garde notamment en mémoire cette réplique de Sean Penn à qui on annonce que le coeur qu'on lui a greffé ne tiendra pas , qu'il lui faut à nouveau regagner l'univers aseptisé de l'hôpital et qui déclare : " maintenant , je voudrais juste mourir dehors " .Et surtout , ces longs plans de Naomi Watts alignant les longueurs de piscine , se maintenant sur une sorte de ligne de flottaison qui la sépare de la folie .Une frontière ténue qu'on la sent tentée de franchir en permanence pour échapper à sa douleur .Elle nage comme on sombre ...

Pinux a dit…

J'ai voulu enregistrer 21 gr en redif sur Arte mais je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai découvert un docu en hindi à la place sur la bande (oui parce que j'utilise encore un magnétoscope comme dans les années 80). Je ne sais pas où est passé mon 21 gr !

Cécile a dit…

Il s'en passe de belles mais aussi de bizarres sur Arte :
j'ai à deux reprises essayé d'enregistrer Les derniers jours de Sophie Scholl sur VHS et à chaque fois j'ai eu certes le film mais avec une bande son inaudible mêlant l'allemand et le français .
J'étais verte et confuse car j'avais eu la riche idée de promettre un extrait à mes élèves histoire de dépoussièrer Antigone .
Bien évidemment , comme toujours dans ces cas-là le DVd était inaccessible dans les délais qui m'étaient impartis .
Je me suis demandée tout de même si le but n'était pas de saboter la captation de l'oeuvre .
Voilà qui m'apprendra à vouloir toujours tisser des liens ...
Cécile qui utilise aussi , toujours et encore un magnétoscope sans être hélas une pro de la technique ( comme j'en ai soupé des déconvenues du type évoqué par Pinux , et que je ne sais pas programmer mon magnéto qui fonctionne avec un lecteur dvd et un décodeur , eh bien je avoue n'avoir trouvé rien de mieux- riez- que de mettre mon réveil si le film convoité passe vraiment trop tard - ridicule et loufoque ) enfin dernièrement , j'ai quand même pu enregistrer 12H08 à l'est de Bucarest ( petit bijou de drôlerie et d'ironie - dont j'imagine bien les personnages se livrer au même réveil nocturne et intempestif que moi ) et Irina Palm .

Pinux a dit…

@ Cécile : concernant les problèmes de son (avec un S pas un C) avec Arte, il faut faire un tour sur le site arte.tv. En fait, le mode stéréo doit être désactivé sur le magnétoscope car le canal gauche est destiné à la version française et le droit à la version originale... quelque chose comme ça. Une fois le scope mis en mono on peut entendre parler français normalement !

Cécile a dit…

Merci , la prochaine fois , je saurai

paintblack a dit…

Salut vieille branche.
tu n'as donc pas été mangé par un cheval de Troie! tant mieux....
à bientôt.

Beatrice a dit…

Bravo, beau travail, c'est une belle exposition
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Jean-Louis MAGNET a dit...
bientôt vous pourrez voir quelques nouvelles oeuvres sur ce blog que je n'ai pas l'intention de laisser mourir, bien au contraire. L'été sera productif et je vous promet du nouveau pour la rentrée !
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je suis impatiente de voir ces nouveautés