mardi 12 mai 2009

ARBRE INVISIBLE N°2 - Etape N°1: La conception

Comme toutes mes œuvres, une installation pour moi doit avant tout avoir un sens : Un sens par elle-même mais surtout un sens par rapport au lieu dans lequel elle est crée, et cela est parfois très long et complexe car je cherche avant tout la cohérence et la pertinence. L’aspect esthétique est ensuite presque secondaire, je pense que si une idée est belle, la beauté de l’œuvre qui en découle s’imposera tôt ou tard d’elle-même.
De ce fait, dans mes installations, le travail de réalisation (y compris la peinture) est de loin le plus rapide et le plus facile. Il faut voir la conception d’une installation comme une sorte d’iceberg dont la surface invisible (le temps de la conception, avec tous les questionnements, les remises en questions que cela implique) serait bien plus importante que la surface visible. Une fois que j’attaque la réalisation, avec ses choix de matériaux, ses expérimentations souvent très nombreuses qui remettent parfois en question certaines données théoriques, c’est la partie la pus « amusante » qui commence.


Pour ce qui est de cette installation, la principale gageure pour moi est de faire en sorte que le mouvement reste fluide, c'est-à-dire que les plaques ne puissent jamais se toucher et les fils ne jamais s’emmêler, ce qui est un vrai casse-tête. Pour la première version de l’installation de laisser des vides entre chaque plaque (un peu comme le principe des « constellations ») Ici, je souhaite essayer un autre principe : Ne pas laisser de vide dans le « dessin » de l’arbre, mais par contre, répartir les plaques en plusieurs rangées en profondeur (contrairement aux plaques constituant « l’arbre invisible N°1 », installées sur une seule rangée.)
Pour cela, il a fallu que je conçoive un canevas un peu compliqué pour un « non-matheux » de ma trempe (mais si certains d’entre vous veulent s’amuser à m’en proposer d’autres pour de futures réalisations, avec le plus de plaques et le moins de rangées possibles, je leur en serais très reconnaissant…) que je vous livre, ainsi qu’un petit schéma du système d’accrochage de l’installation.

10 commentaires:

Jean-Louis MAGNET a dit…

Sur le schéma de fixation, je montre deux systèmes possibles. Finallement, pour la chapelle du Pey au Louroux-Beconnais, j'ai choisi le système N°1, avec non pas trois, mais cinq rangées...

Pinux a dit…

Quand on touche au cinétique, il est inévitable de se frotter aux équations. Ne compte (!!!) pas sur moi pour te tirer de là.
Tu vas en mettre plein la vue aux louroux-beconneux !

Jean-Louis MAGNET a dit…

Y a-t-il un matheux dans la salle ???

Pour l'heure, j'ai laissé de coté les chiffres pour les pinceaux et je suis en train de m'appercevoir d'un amusant paradoxe: L'arbre invisible que je vous montre étape après étape sera la plus petite de mes installations (1 x 1 x 1,4 m) alors que les "mauvaises graines" seront la plus importante en taille (environ 15 mètres de long ... Je sens que mon petit atelier va très vite être envahi...

Pinux a dit…

Et les "mauvaises graines" mangèrent l'arbre chétif.
"L'arbre invisible", c'est de l'installation de chambre, comme il y a de la musique de chambre ?

Jean-Louis MAGNET a dit…

Et les "mauvaises graines" mangèrent l'arbre chétif.
"L'arbre invisible", c'est de l'installation de chambre, comme il y a de la musique de chambre ?
Tu connais mon goût prononcé pour la musique de chambre et toute forme de musique intimiste en général, donc ça me va très bien !
En fait, ma visite sur place m'a simplement dicté les échelles,(et l'échelle, c'est primordial pour une installation in situ), or la chapelle est vraiment minuscule alors que le plan d'eau, lui, est plutôt vaste: Je me retrouve donc à badigeonner plusieurs milliers de faux sachets de graines, alors que pour l'arbre invisible, je vais faire de la dentelle, un peu comme dans les "ombres"...

paintblack a dit…

moi je suis partisan du système démerde.

Jean-Louis MAGNET a dit…

Quand on n'a pas les moyens d'un Jeff Koons (et en ce moment, j'aurais bien besoin d'un grand espace et de quelques assistants, même 10 fois moins que lui!), c'est toujours le système D qui prévaut quand on veut faire du gigantesque...
En tout cas, heureusement que j'aime le rouge car j'en suis entouré !

Cécile a dit…

"Je me retrouve à badigeonner plusieurs milliers de faux sachets de graines "
"En tout cas , heureusement que j'aime le rouge car j'en suis entouré ."
Les faux paquets de graines sont-ils rouges ou bien des coquelicots ayant miraculeusement germé dans ton atelier se prendraient-ils pour le haricot magique ?
Bien que je n'y connaisse rien ,à défaut de plusieurs assistants , les épingles à linge c'est parfois bien pratique et ce n'est pas Ferdinand qui me contredira ...

Jean-Louis MAGNET a dit…

Hé, mais ce n'est pas bête du tout, le coup des pinces à linge à la Céline ! Bon sang, je n'y aurais même pas pensé, moi qui ai souvent imaginé la scène. Merci pour ce pertinent conseil, Cécile !
Et ton image du haricot est aussi bien vue: Je me retrouve avec des coquelicots dont certains font de plus de deux mètres !

Pour répondre à ton autre question: En fait, cette fois-ci, devant l'ampleur de la tâche mais aussi parce que j'ai très envie de tester l'effet que ça va donner, je ne peins sur les transparents en PVC (qui n'ont plus d'analogue aux sachets de graines que la forme) que le rouge des coquelicots (avec toute une gamme de rouges, des terres et du noir), laissant ainsi l'herbe réelle entrer par transparence dans mon image (alors que pour les mauvaises graines N°1, j'avais aussi peint l'herbe dans des gammes de bleus/verts). Je vais bientôt faire quelques essais dans la campagne environnante pour voir ce que ça donne...

Cécile a dit…

Je comprends mieux à présent que tu déplores l'absence d'assistant et que tu sois "cerné" par le rouge ...
Une "entreprise" titanesque et bucolique ...