mardi 6 octobre 2009

HANAMI nouvelle génération

Voici deux spécimens de mes nouvelles productions: Des "hanami" de grand et moyen formats (100 x 100 cm et 60 x 60 cm) un peu particuliers, notamment celui avec des "manques", une réminiscence de FACADE INSIDE ou alors une manière d'exorciser ma "peur du vide"....

8 commentaires:

Pinux a dit…

Tu fournis le crayon pour que le public complète ?
Le deuxième, c'est une grisaille ? C'est difficile à discerner sur la photo, on dirait qu'il y a un reste de couleur comme sur un poste de tv sur lequel on aurait baissé la chromaticité proche de zéro.
Tu as des affinités avec Carole Benzaken, c'est certain.

Cécile a dit…

Comme souvent sous l'emprise du "démon" de l'analogie , un extrait de "La mise à mort" d'Aragon , en lien avec ce tableau dans lequel s'immisce le vide , le manque :
"C'est la mort des choses en moi que , pour simplifier , je nomme oubli.Quand ce qui meurt n'est qu'allumette par distraction flambée ,le mal n'est pas grand. Mais si c'est ce qui tient à la chair de mon âme ...s'il y a maldonne de tout le jeu ? Alors , qui oublie est comme un vase dont on arrache les fleurs ... Alors , il se reconstruit l'univers sans ce qu'il oublie.Il cicatrise l'oubli.Comme il ne sait pas ce qu'il a perdu si c'est une jambe , un ongle , un porte-monnaie, il n'a pas mal à la chose oubliée . Mais parfois , ce sont les changements de temps ? Il sent la cicatrice. La cicatrice de quoi ? Voilà , voilà ce qui le trouble à présent, la cicatrice de quoi ?"

Jean-Louis MAGNET a dit…

pinux a dit: Tu fournis le crayon pour que le public complète ? Oui, tiens, j'ai dû avoir une petite réminiscience inconsciente des tableaux "à compléter" de Warhol... Mais mon but au départ est plutôt de souligner le coté fragmenté ...
Le deuxième, c'est une grisaille ? C'est difficile à discerner sur la photo, on dirait qu'il y a un reste de couleur comme sur un poste de tv sur lequel on aurait baissé la chromaticité proche de zéro.
Tu as des affinités avec Carole Benzaken, c'est certain.
Oui, c'est une sorte de grisaille, mais j'ai peint sur des fonds encrés et la teinte ressort à certains endroits (rose ou bleu), incrustée dans l'acrylique...
D'ailleurs, mon cher pinux, chaque fois que je suis sur un tableau en grisaille, je pense invariablement à ton superbe cliché de bouquet de roses, que tu m'as offert jadis et qui orne systématiquement tous mes ateliers, j'essaie à chaque fois de retrouver cette couleur absente mais si fortement suggérée...

Benzaken, je le prends comme un compliment, mais de ta part, en est-ce vraiment un ?

Jean-Louis MAGNET a dit…

Cécile a dit: Comme souvent sous l'emprise du "démon" de l'analogie , un extrait de "La mise à mort" d'Aragon , en lien avec ce tableau dans lequel s'immisce le vide , le manque :

Certainement qu'au delà de ma boutade sur ma (réelle et handicapante) peur du vide, il y a quelque chose de bien plus grave qui se joue dans ces "vides" ou ces "manques" (je ne sais quel terme correspondrait le mieux, d'ailleurs)et que tu soulignes si bien, même si par ailleurs je ne suis pas un grand fan d'Aragon, lui préférant nettement Eluard, Desnos et bien sûr ce cher René... Mais là, c'est du bon Aragon !

Sans doute aussi qu'après avoir accroché tous mes tableaux récents aux murs de mon atelier j'ai dû avoir soudain peur de la légèreté et eprouvé le besoin de revenir à quelque chose de plus grave...

Pinux a dit…

Concernant Benzaken, l'idée de fragmentation est aussi au cœur de son travail (et les fleurs!) ainsi que la question « que faire de toute cette profusion d'images déversée par les médias aujourd'hui ? » en ajoutant à cela une touche de Rouan dont le questionnement est « que faire de l'héritage de l'histoire de la peinture ? ». Car, en tant que peintres, êtes-vous contraints de prendre en compte le rapport société / individu aux images et à l'histoire de l'art ? Est-ce que tu te poses les mêmes questionnements que ces deux-là quand tu peins ? Dans ton travail, on trouve les notions de fragmentation (on l'a dit) de mémoire, d'absence ou de confusion que l'on trouve aussi chez ces deux artistes.

Jean-Louis MAGNET a dit…

A pinux:

En ce qui concerne la contrainte dont tu parles, je suis persuadé que non seulement on peut difficilement peindre "comme avant" mais en plus, pour ma part, je ne peux pas peindre uniquement en suivant mon désir, ma sensibilité et mon insctint. J'ai absolument besoin de me sentir "dans" mon époque, de poser sur elle un regard critique...
Alors oui, il est certain que ces questionnements sont bien au centre de mon travail, mélés sans doute à des questionnements plus personnels ou "intimes": A l'école des Beaux-Arts où ,ous étions voisins, tu te souviens sans doute de mon attitude de terreur face à la toile: ("Qui suis-je pour oser me mesurer avec Rembrandt ou Velasquez ?" - Le regard de Velasquez dans "Les ménines", j'avais l'impression qu'il était pour moi... ). Je n'ai pas résolu mon problème, je l'ai contourné...

Ma préocupation principale est en fait de veiller à ce que ma pratique soit pertinente et cohérente avec ma vision du monde. Sans arrêt je cherche à concilier les deux...

Anonyme a dit…

Bonjour, je passe par ici régulièrement , certain de vos projets m'absorbent totalement ! Félicitation pour votre travail !
J'imagine que vous enseignez toujours au collège ? J'aimerais passer vous voir et vous montrez un peu mes projets depuis la seconde, j'ai incroyablement progressé ! Le processus est engagé , c'est parti , l'année prochaine je demande une Ecole d'Architecture (Paris) , je travail mon book et mes projets en arts p fac avec M. Mazet ! J'ai toujours M. Bort en lourd qui m'encadre avec joie également !
Je me sens tellement a l'aise dans ce lycée , dans ce milieu avec ses professeurs que je n'oublierai jamais , qui m'ont fait progressé, comme vous d'ailleurs qui m'avez poussé a choisir l'option arts plastiques à la Com! J'espère vous revoir bientôt , peut etre aux portes ouvertes du lycée !
Bonne continuation à vous , Cordialement
MONET MELODIE

Jean-Louis MAGNET a dit…

Bonsoir Mélodie
Et merci pour ce très gentil mot qui me va droit au coeur (Peut-on espérer plus belle récompense pour un professeur?)
Promis je passerai aux journées portes ouvertes voir le travail d'une de mes plus brillantes anciennes élèves...
Et si tu veux passer au collège, tu es aussi la bienvenue, envoie-moi simplement un mail d'abord pour qu'on ne se rate pas...